Ces appartements revivent grâce au concours principal de la société des amis de Versailles qui se démène pour restaurer ces appartements.

Supportant mal les contraintes de l’étiquette Versaillaise (lever, toilette,
audiences, et repas en public), Marie-Antoinette recherche une vie plus intime
qu’elle trouve dans ses appartements privés, situés sur plusieurs niveaux, dans le
corps central du château.
Les cabinets du premier étage forment les Cabinets intérieurs de la Reine,
situés à l’arrière de sa grande chambre, entre son Grand Appartement et l’appartement du Roi.
Ceux du rez-de-chaussée constituent le Petit Appartement de la Reine, auquel on accède par un petit escalier derrière la chambre de la Reine. Marie Leszczinska, qui disposait
uniquement des cabinets du premier étage, aimait déjà s’y retirer. MarieAntoinette, encore plus désireuse de s’isoler, met à son goût le décor et l’ameublement de ces espaces.
Leur décor donne la part belle aux couleurs douces et aux passementeries.
Marie-Antoinette s’entoure des meilleurs artisans et aime le renouvellement. La Reine témoigne toutefois d’une réelle constance dans ses goûts et ses choix.
Il n’y a pas une pièce d’importance, qu’il s’agisse de mobilier ou de décoration, qu’elle n’étudie sur modèle ou juge avant de la faire exécuter.
Les cabinets intérieurs de la reine
Par un petit escalier nous arrivons au premier étage et arrivons dans ce qui est nommé le supplément de la bibliothèque. Comme son nom l’indique, c »est une pièce servant également de petite bibliothèque.
De cette pièce nous avons accès à plusieurs autres pièces :
Le cabinet doré (ou grand cabinet intérieur) est la plus vaste des pièces de cet appartement. Le décor date de 1783. Marie-Antoinette commande aux frères Rousseau des boiseries réalisées d’après des dessins de Richard Mique. Le Cabinet doré est ainsi appelé du fait de l’abondance des ors, des boiseries, des bronzes et des sièges.
Après la restauration du décor en 2006, le Cabinet doré retrouve son mobilier
d’origine, notamment des sièges réalisés par le menuisier Georges Jacob, où
une extraordinaire sculpture de fleurs dans des rubans court le long des montants.
Quelques objets de laque sont présentés, témoins épargnés des très nombreuses
collections que la Reine avait réunies.
A coté se trouve une petite chambre des bains de Marie Antoinette. Même si elle est actuellement vide, il nous reste les traces du passé ou l’on peut distinguer l’emplacement de la baignoire de l’époque et admirer les boiseries.
De cette salle de bain, nous arrivons dans une salle de repos qui permettait à Marie-Antoinette de se reposer après le bain. Salle de repos suivie d’une petite pièce servant de toilettes.
De retour dans le supplément de la bibliothèque, nous accédons à la grande bibliothèque de la Reine. La bibliothèque, aménagée pour Marie-Antoinette en 1772, alors qu’elle est encore Dauphine, est remaniée en 1779. On y remarque, outre le décor traditionnel des portes en fausses reliures, les tablettes à crémaillère des armoires au mécanisme particulièrement sophistiqué pour l’époque permettant d’ajuster les etagères selon la hauteur des ouvrages. Les poignées des tiroirs en forme de tête d’aigle bicéphale, emblème de la Maison d’Autriche. Ici sont exposés les livres reliés en maroquin et timbrés des armes royales. La Reine ne lit pas vraiment, mais ses lectrices lui font la lecture en début d’après-midi. Sa bibliothèque est désorganisée. Rangée par taille de livres et non par thème, on n’y retrouve pas grand-chose, et c’est surtout Louis XVI qui l’exploite.

Derrière la bibliothèque, un petit couloir nous permet d’accéder à deux endroits stratégiques. Le premier est en fait une petite porte « secrète » permettant à la Reine d’aller ou venir de sa chambre officielle.

L’autre endroit est le Cabinet de la Méridienne. C’est un véritable boudoir. Avec ses pans coupés, cette pièce entièrement isolée permettait à la Reine d’y faire sa sieste après le dîner (notre déjeuner). Elle est un cadeau offert à Marie-Antoinette pour la naissance du Dauphin Louis-Joseph. La niche de glaces, qui est adossé au mur de la chambre, abrite un sofa sur lequel la Reine pouvait se reposer dans la journée. Le décor date de 1781 et a été réalisé d’après des dessins de Richard Mique : les boiseries exécutées par les frères Rousseau, et les bronzes appliqués sur les glaces des portes, présentent des tiges de rosier, les emblèmes de l’amour conjugal et des dauphins qui font allusion à la naissance espérée de l’héritier du trône.
Au-delà, se trouvent un cabinet de chaise et un cabinet de toilette. C‘est par
cette pièce, qui communique avec sa chambre, que Marie-Antoinette s’enfuit, au
matin du 6 octobre 1789, pour se réfugier chez le Roi.
Nous montons ensuite au second étage découvrir dans un premier temps la salle à manger de la Reine. Dans la salle à manger, sont exposées des pièces du service en porcelaine de Sèvres dit « à frise riche en couleurs et riche en or ». Ce service de porcelaine commandé à l’époque par Marie-Antoinette a été livré par la manufacture de Sèvres en 1784. Il existe en fait deux jeux de ce service. En juin 1784, Louis XVI offrit le premier, qui avait été commandé initialement par Marie-Antoinette, au roi de Suède Gustave III alors en visite en France. La manufacture de Sèvres diligenta un second service de même décor pour la reine Marie-Antoinette et le livra en août 1784. Ces deux services au décor identique sont difficiles à différencier ; les marques des peintres et des doreurs peuvent y aider29. Les tissus à décor perse avec bordures à motifs de palmettes ont été retissés en 2008 avec l’aide des Amis de Versailles. Le même tissu couvre les murs du couloir
nous empruntons ensuite un long couloir pour nous rendre au salon de billard.

La Salle de Billard également appelé Salon de Compagnie était pour Marie-Antoinette un lieu d’échange et de détente. les soieries ont été restituées. Le billard n’est plus présent mais on peut aisément ressentir l’atmosphère de l’époque.
Nous redescendons ensuite au rez-de-jardin pour ressortir du château et traverser la Cour de Marbre afin de repénétrer dans le château par le vestibule de marbre. A droite en entrant, se trouve la chambre privée de la Reine, dite chambre verte. C’était une sorte de victoire pour Marie-Antoinette qui jusqu’en 1785 dormait dans sa chambre de parade. Dès que cette chambre verte fut prête, Marie-Antoinette ne dormit plus dans la chambre de parade.


Ce tableau de Marie-Antoinette réalisé par Élisabeth Vigée Le Brun sera le dernier tableau de Marie-Antoinette. Réalisée en 1788. On note que les couleurs bleu, blanc et rouge sont représentées sur ce tableau. A la fois symboles des trois corps d’État (bleu de la noblesse, blanc du Clergé, rouge du Tiers-État), mais aussi de saints patrons affiliés à ces couleurs. On peut également noter que la Reine porte une robe à l’anglaise, donc plus décontractée et simple que les larges et riches robes à la française.
Nous quittons la chambre pour traverser à nouveau le vestibule de marbre et nous en profitons pour admirer la galerie basse.
Nous arrivons ensuite pour découvrir la dernière pièce des appartements privés de Marie-Antoinette. Il s’agit de la pièce des Bains. La salle de bain de la reine a été reconstituée dans ses grands appartements grâce aux donations de la Société des amis de Versailles et des amis européens de Versailles.
En 1984, les boiseries originales de la pièce des bains, dessinées par Richard Mique et sculptées par les frères Rousseau, ont pu être remises en place et complétées, et le dallage de marbre restitué. Les travaux plus récents ont consisté à dorer les bordures de glace, à rafraîchir boiseries et huisseries et à concevoir une mise en éclairage. Depuis 2011, grâce au mécénat, le mobilier a regagné la pièce permettant d’imaginer la pièce à l’époque de la Reine.
C’est ainsi que se termine notre visite des appartements privés de Marie-Antoinette. Une visite très instructive et des lieux magnifiques. Nous avons adoré.