Au cœur de l’ile de la Cité. Le palais de la cité était le siège et la résidence du pouvoir royal du Xème au XIVème siècle. Le palais abrite la conciergerie et la Sainte-Chapelle enchassées dans le Palais de Justice.

La Sainte-Chapelle est édifiée, selon la volonté de Louis IX (roi de 1226 à 1270 et futur Saint Louis), entre 1242 et 1270, pour y conserver les reliques de la passion du Christ. Parmi celles-ci, la plus célèbre est la couronne d’Épines qui a été acquise en 1239 pour une somme dépassant largement le coût de la construction de la Sainte-Chapelle. Les reliques seront retirées de la Sainte-Chapelle puis sont placées à Notre –Dame de Paris. Cette église, petite par sa taille, possède pratiquement la même hauteur intérieure que bon nombre de cathédrales, sa flèche s’élève tout de même à 75 m au-dessus du sol.
Deux sanctuaires superposés. La Sainte-Chapelle se compose de deux chapelles superposées, n’ayant qu’une seule nef sans transept ni bas côtés, mais précédées cependant chacune d’un porche et d’une entrée distincts. La chapelle haute, à laquelle on accède encore par la galerie de la grande façade du Palais ou galerie Mercière, était réservée au roi et à sa famille, qui pouvaient s’y rendre de plain-pied. La chapelle basse était destinée aux officiers subalternes ; elle devint plus tard la paroisse de tous les habitants de l’enceinte du Palais, en vertu d’une bulle du pape Jean XXII, datée du 5 août 1360, à laquelle on donna une extension quelque peu abusive. C’est ainsi que le lundi 31 mai 1677 le curé de la paroisse de la Sainte-Chapelle maria en l’église bassé Isaac-François Guérin d’Estriché, officier du roi, c’est-à-dire comédien de la troupe du roi au théâtre de la rue Mazarine, avec Armande-Gresinde-Claire-Élisabeth Béjart, veuve de Jean Poquelin, officier du roi, c’est-à-dire de l’illustre Molière.
On entre à la chapelle haute comme à la chapelle basse par deux porches en avant-corps, ouverts par plusieurs arcs en ogives, décorés de colonnettes et de voûtes à nervures. La porte de la chapelle basse contient huit colonnes dans ses ébrasures. Une statue de la Vierge s’adossait autrefois contre le trumeau. Elle se retrouve au musée de Cluny ; elle est ici remplacée par une statue moderne. La décoration des côtés extérieurs et de l’abside est formée par des contreforts s’élevant jusqu’au sommet des murs, et surmontés de clochetons fleuronnés et de gargouilles à figures d’animaux. Des meneaux, des colonnettes, des roses en pierre garnissent les immenses fenêtres de la chapelle supérieure, abritées par des frontons rehaussés de feuillages ; les fenêtres de la chapelle basse, de dimensions plus restreintes, sont décorées dans le même style. Une balustrade, percée d’ogives trilobées et de trèfles, borde la terrasse au-dessus de la corniche. La charpente des combles fut refaite, en chêne des forêts de Bourgogne, recouvert de feuilles de plomb.
Une technique de construction révolutionnaire. Si la Sainte-Chapelle est admirable comme dessin et comme proportions, elle est surtout une merveille de construction au point de vue technique. Elle ne porte que sur de faibles colonnes et n’est soutenue d’aucun pilier dans œuvre. Les voûtes en croix d’ogives sont fort élevées, et elles ont résisté depuis six siècles à toutes les causes de destruction ou d’affaiblissement.
Et maintenant. L’intérieur de la Sainte-Chapelle ne contient plus aucune des richesses de toutes sortes qu’y avaient accumulées Saint-Louis et ses successeurs. Une partie des saintes reliques fut heureusement sauvée et se retrouve aujourd’hui dans le trésor de Notre-Dame. Mais si la Sainte-Chapelle est vide de ses trésors, elle conserve le plus précieux de tous, au point de vue artistique, dans la collection de ses verrières, qui se développent dans tout le pourtour de l’édifice. Elles datent du règne de Saint- Louis, à l’exception de celles de la rose, qui furent transformées sous Charles VIII ; elles étaient posées le jour de la consécration de l’édifice en 1248. Pendant quarante-six ans (1791 à 1837), la Sainte-Chapelle avait été abandonnée aux usages les plus divers : salle de club, magasin de farines, enfin dépôt d’archives ; cette dernière affectation paraissait la moins dangereuse ; elle détermina cependant les plus sérieuses dégradations ; on commença par supprimer trois mètres de vitraux dans le bas des fenêtres, pour les remplacer par des armoires et des casiers ; les vitriers chargés de nettoyer les verrières les avaient démontées et remontées au hasard sans tenir compte du classement primitif ni de l’ordre des sujets, tous empruntés aux livres saints, ensemble plus de mille panneaux coloriés, animés par environ dix mille personnages.

Au fond de l’abside, au lieu d’autel, s’élève, appuyé sur de minces colonnettes peintes en bleu, le reliquaire, abrité par une coupole où reposait autrefois la couronne d’épines qu’on voit représentée dans la frise polychrome, soutenue par deux anges.
A droite et à gauche de la nef, deux voûtes surbaissées, abritant les bancs-d’oeuvre, indiquent la place d’où Saint-Louis et Blanche de Castille, en face l’un de l’autre, entendaient la messe et les offices. Au pied de la voûte de droite, on aperçoit une sorte de soupirail grillé de fer, s’ouvrant sur un réduit, où, d’après une tradition fort suspecte, le soupçonneux Louis XI se réfugiait pour entendre la messe sans être vu. Ce réduit sert de cabinet pour l’architecte de la Sainte-Chapelle.
Magnifique reportage. Bravo
Cordialement
Michel
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Merci infiniment
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