Le château de Valençay

En surplomb de la vallée du Nahon, le Château de Valençay est exceptionnel. Doté d’une architecture renaissance et classique, il fait partie des grands sites du Val de Loire comme Chenonceau ou d’autres que nous avons eu plaisir à visiter durant notre semaine.

On ne peut évoquer Valençay sans évoquer Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord. Il était l’un des plus grands diplomates français, riche collectionneur. Talleyrand a donné tout son lustre à ce château bâti à la Renaissance par la famille d’Estampes.

Notre première visite commence à l’extérieure du château car nous partons découvrir le théâtre. Construit en 1819-1820, le théâtre du château de Valençay qui fête ses 200 ans cette année, est l’un des plus anciens théâtres privés de France. Depuis longtemps, le théâtre de Valençay est présenté comme celui des princes d’Espagne confinés au château entre 1808 et 1814 sur ordre de Napoléon. Talleyrand, propriétaire du château, était prié de tout mettre en œuvre pour leur divertissement, notamment grâce à des représentations théâtrales. De nouvelles recherches ont permis, grâce à des archives inédites conservées dans le fonds du château aux archives départementales, de découvrir la date réelle du chantier, le nom de l’architecte, celui du décorateur et ceux de dizaines d’artisans locaux ayant participé à son édification. Le théâtre du château de Valençay n’est plus celui des princes d’Espagne, il est celui du prince de Talleyrand qui le fit construire pour son divertissement en 1819-1820, alors qu’il séjourne fréquemment à Valençay.

Après cette visite, nous traversons à nouveau le jardin à la française pour nous diriger vers le château. L’occasion d’admirer la cour d’honneur après avoir franchit le passage du Donjon.

Nous entrons ensuite dans le château. En franchissant la porte, nous avons le sentiment d’un château encore habité, tant nous pouvons observer énormément d’objets précieux et de meubles.

La visite commence par la galerie des portraits.

Portraits de la famille Talleyrand-Périgord

Nous arrivons dans le salon de musique. Parquet à la Versailles, boiseries sculptées et peinture d’origine sont de style Louis XVI. Un piano-forte de 1808, signé du compositeur Dussek, provient de la célèbre maison Erard. La harpe de 1818, en bois doré et vert, est due au facteur François-Joseph de Frey.

Nous nous dirigeons ensuite jusqu’au superbe Salon bleu. La table Louis XV a été transformée en table de jeu par les Princes espagnols. Grand joueur, Talleyrand a sûrement apprécié.

Nous passons ensuite dans le Grand Salon. C’est ici que fut signé le traité de Valençay qui mettait fin, le 11 décembre 1813, à la guerre d’Espagne en rendait à Ferdinand VII sa couronne.

La visite se poursuit à l’étage. Nous découvrons la Salle des Trésors. Depuis 2018 cette salle met en valeur les objets intimes et historiques ayant appartenu à Talleyrand.

Nous poursuivons la visite dans le Cabinet de Travail. Ce cabinet de travail rassemble des meubles ayant appartenus à talleyrand à différents moments de sa vie.

Au fond, le grand secrétaire en acajou et bronze doré, offert par Murat

Nous arrivons ensuite dans la chambre de la Princesse de Bénévent. Cette chambre de style Louis XVI rapelle Catherine Verlée, devenue Madame grand, qui épousa, en 1802, Talleyrand en secondes noces et qui habita Valençay jusqu’en 1814. La convention de séparation du 27 décembre 1816 mettra fin au séjour de la Princesse à Valençay.

la chambre de la Princesse de Bénévent

Nous arrivons ensuite au niveau du cabinet de toilette. Tendu de toile de Jouy, il sépare les deux chambres et servait auparavant d’antichambre. Les soins du corps se donnaient dans de petits cabinets près des alcôves.

Nous repartons pour arriver dans la chambre de la Duchesse de Dino. Cette chambre évoque le duc et la duchesse de Dino (Edmond de Talleyrand-Périgord, neveu du prince, et de Dorothée, princesse de Courlande). A partir de 1816, la duchesse de Dino habitait dans les anciens appartements de la princesse de Bénévent, au rez-de-chaussée de la tour sud. Elle était séparée de son mari, de fait depuis 1815, en droit en 1824. Après 1829, leur fils Napoléon-Louis, et sa femme y habitèrent. Un très beau mobilier en acajou, dans lequel se distingue en particulier un lit bateau (création Empire) de style Restauration, en acajou de Cuba.

la chambre de la Duchesse de Dino

Nous arrivons ensuite dans la magnifique chambre du Roi d’Espagne. Cette chambre, qui est la plus grande du château, a accueilli pendant près de six ans le futur roi d’Espagne Ferdinand VII. Prisonnier de Napoléon, celui qui va devenir le roi Ferdinand VII vit dans une prison dorée grâce aux attentions de Talleyrand et aux ordres qu’il transmettra régulièrement pendant son absence. Un lit de style Louis XVI lui a été spécialement fabriqué. La chambre a été réaménagée par le prince en 1817 pour accueillir la duchesse de Courlande, la mère de la duchesse de Dino.

Sur les murs, un précieux papier peint panoramique en grisailles, édité à partir de 1816, illustre des épisodes de la vie de Psyché et de Cupidon.

La visite continue ensuite dans la chambre du Prince de Talleyrand. Le mobilier provient de la chambre de Talleyrand à Paris, dans son hôtel de la rue Saint-Florentin, ou il mourut le 17 mai 1838.

Nous traversons ensuite la grande galerie. Elle permet la desserte de tous les appartements de l’étage et se termine au sud par une petite pièce, autrefois chapelle, aujourd’hui ornée d’une copie de la Diane chasseresse de Houdon. Sur son parcours se succèdent commodes et consoles des époques Empire et Restauration.

Nous arrivons ensuite à l’autre extrémité pour nous rendre dans la Salle Renaissance. Le couloir reliant le Donjon sert de lieu d’une exposition photo ayant pour thème « L’Audace ».

Dans la salle Renaissance, nous découvrons un portrait de Machiavel attribué à Léonard de Vinci.

Sauf qu’il ne s’agit, a priori, ni de la main de Léonard, ni du visage de Nicolas Machiavel. Ce front haut surmonté d’un crane chauve appartiendrait plutôt à Montaigne, né 14 ans après la mort de Léonard ! Mais justement un inventaire de 1867 note la présence de deux portraits représentant Machiavel et Montaigne. Sans les attribuer à quiconque et assortis d’une estimation globale et dérisoire. Il peut donc y avoir confusion. Le mystère reste entier.

Nous redescendons ensuite pour arriver dans la magnifique salle à manger. La salle à manger offre dans un vaste espace, une magnifique table en acajou pour trente-six convives, des consoles rafraîchissantes en marbre, une table à trancher, et l’agrément de sa décoration.

Deux belles tapisseries de Beauvais d’époque Empire répondent par leurs motifs antiques à l’œuvre de Canova : une statue d’Hébé, déesse grecque de la jeunesse et de la vitalité.

Nous terminons la visite du château au sous-sol ou nous découvrons les immenses cuisines du château. Elles sont dotées de fourneaux et de nombreux ustensiles en cuivre et sont largement logées dans les sous-sols des XVIIe et XVIIIe siècles. Antonin Carême y fit merveille comme partout où le conduisit la carrière de Talleyrand durant douze ans.

Nous ressortons ensuite à l’extérieur, du coté de la terasse.

Pas de chance pour nous, c’est lors de notre seule journée de pluie que nous sommes allés visiter Valençay. On ne s’attardera pas trop à vous présenter les 53 hectares des parcs et jardins du château mais nous vous les recommandons avec à voir la grande perspective, le parc aux daims, la balade en forêt…. et bien sur un jardin à la française, la terrasse, jardin de la duchesse.

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